À l’occasion de la Journée Mondiale de Normalisation, la Directrice Générale de l’Agence Tchadienne de Normalisation(ATNOR), Dr Haoua BRAHIM DJABAYE a accordé une Interview pour aborder les défis auxquels fait face l’Agence.

Question : Bonjour Docteur Haoua Brahim DJABAYE

Dr. Haoua Brahim DJABAYE : Bonjour,

Vous êtes la Directrice Générale de l’Agence Tchadienne de Normalisation. Quelles sont par exemple les produits et/ou services concernés par cette normalisation ?

Merci beaucoup. Avant de revenir à cette question, d’une manière simple, la normalisation désigne un ensemble de techniques qui ont pour objet de définir les services et produits et les méthodes de fabrication, aptes à satisfaire les besoins spécifiés. La normalisation concerne la totalité du domaine essentiel à la vie économique et sociale de notre pays. Donc la normalisation joue un rôle central dans l’accès de nos produits au niveau du marché international. On pourra dire que la normalisation contribue à la mondialisation des échanges.

Comment les institutions tant publiques que privées peuvent bénéficier de cette agence que vous dirigez ?

Étant donné que la normalisation est l’affaire de tous et un peu transversale, nous faisons la promotion des normes et la démarche qualité auprès des administrations publiques, parapubliques et des organismes du secteur privé. Comme nous sommes membres l’ISO, l’Organisation internationale de la normalisation, dans ce cadre, nous avons accès à toutes les normes. Nous proposons ces normes au niveau du privé et au niveau du public. Nous faisons également l’accompagnement des parties prenantes à la démarche qualité. Nous faisons également la sensibilisation des acteurs économiques et la population sur l’importance de la qualité et la protection du consommateur. Nous invitons donc toutes les institutions à se rapprocher de nous pour l’expression de leurs besoins.

Est-ce que les commerçants qui font par exemple la vente au détail des produits céréaliers et autres, peuvent aussi en bénéficier ?

Je ne peux pas dire tout de suite que les vendeurs en détail peuvent vraiment participer au travail de normalisation en tant que tel. C’est un travail qui se fait au niveau du comité technique. Nous avons déjà identifié à peu près sept comités techniques, y compris le comité technique relatif aux produits agroalimentaires et des produits de rente. Dans le cadre du travail de ce comité qu’on est en train de mettre en place, nous allons avoir toutes les composantes qui vont participer au travail dudit comité. Il y aura également la société civile qui doit également suivre ce qui se passe et qui doit participer également au travail de la normalisation.

Ce jour, quatorze octobre deux mille vingt-deux, c’est la Journée Mondiale de Normalisation. Est-ce qu’on peut estimer que l’Agence Tchadienne de Normalisation et assez connue du grand public ?

Nous avons organisé une journée portes ouvertes il y a quelque temps. Nous avons quand même été satisfaits de la participation des parties prenantes à cette journée portes ouvertes. Donc, nous estimons que l’ATNOR est plus ou moins connue quand même au niveau national et même international, parce que vous avez même le site web qui est déjà fonctionnel. Mais il y a un travail assez important à faire en termes de sensibilisation, étant membre et de l’ISO, nous célébrons également d’une autre façon, même si c’est de manière modeste, cette journée qui est très importante à notre avis.

Nous en venons à la dernière question. L’Agence Tchadienne de Normalisation fait-elle face à un certain nombre de défis ?

Les défis sont assez importants. D’abord l’opérationnalisation du comité technique et de tous les organes techniques de la normalisation, disons l’élaboration du projet de norme, l’homologation des normes internationales existantes et les transformer en normes nationales. Donc ça, c’est le premier défi qu’on doit relever. L’insuffisance des moyens financiers et leur mobilisation, vraiment, posent un problème. Avec l’appui de notre ministère de tutelle, nous arrivons à mobiliser une partie des subventions de l’État et nous espérons également générer quelques fonds qui seront issus des ventes des normes internationales et des diverses prestations. Et là également, il faut faire un travail de sensibilisation pour faire comprendre surtout aux opérateurs économiques l’importance des normes. Parce que pour atteindre le marché international, il faudrait bien respecter les normes internationales requises. Au niveau national, il faudrait bien que les plus hautes autorités pensent à financer et à créer les laboratoires qu’il faut. Nous attendons bien sûr l’appui technique de nos partenaires et également l’appui du gouvernement pour nous aider vraiment à mettre à la disposition de l’agence les ressources humaines qu’il faut.

Est-ce que vous estimez que le local qui abrite l’agence vous contient vraiment en termes de capacités

Le local qui nous abrite est très, très exigu. Moi, je pense qu’il faut à la longue construire un bâtiment pour l’ATNOR. Ce local ne répond pas du tout aux normes d’une structure de cette envergure. Nous pensons avoir peut-être l’appui nécessaire pour pouvoir construire un local adapté aux missions de l’agence.

Docteur Haoua Brahim DJABAYE, je rappelle à nos auditeurs que vous êtes la directrice générale de l’Agence Tchadienne de Normalisation. Merci pour votre disponibilité.

C’est à moi de vous remercier

Interview de la DG de l’ATNOR