A priori, vous vous dites sans doute que le mariage entre l’autonomie des femmes et la normalisation est improbable. Et bien détrompez-vous. En fait, c’est au moment d’élaborer les normes que tout se joue. Comme la très grande majorité des produits et services que nous consommons sont conçus conformément aux normes, prendre en compte la voix des femmes et leurs besoins dans l’élaboration de ces normes semble aller de soi. Et pourtant, il y a encore du chemin à parcourir au Tchad.

Les femmes tchadiennes et l’économie nationale

Les femmes contribuent depuis toujours à l’économie nationale. Par leur travail non rémunéré, elles créent de la richesse humaine et culturelle. Quand elles éduquent les enfants, transmettent leur savoir et prennent soin de leur entourage par leur travail rémunéré, elles contribuent à la richesse économique au sein des entreprises, dans les exploitations agricoles ou encore comme entrepreneurs.

On a besoin des femmes entrepreneuses parce que cela représente rarement une partie différente d’engagement. On est amené à faire des choix encore plus courageux qui nous interpellent en tant qu’individu. Quand on est un entrepreneur, on fait des choix qui se répercutent sur un plus grand nombre de personnes.

Les femmes tchadiennes et la normalisation

Pour être en mesure d’influencer la norme et ne pas la subir, il est capital de porter sa voix nationale dans l’élaboration des normes tchadiennes car qui fait la norme, fait le marché.  L’ATNOR encourage les femmes à avoir une présence sur le marché, à savoir plus sur la normalisation, à utiliser les normes, mais aussi à participer à la normalisation.

La normalisation, c’est un domaine qui fait un impact énorme au niveau du pays. Un impact énorme qui va affecter toute l’infrastructure qualité du pays, parce que ce n’est pas seulement les normes, ce sont les laboratoires, c’est l’accréditation, c’est la surveillance du marché, ce sont les réglementations, c’est la sécurité de tout un peuple. Donc, si on regarde l’impact qu’une norme peut avoir sur une économie, c’est énorme car elle met les règles du marché. C’est le minimum qu’on doit avoir pour qu’un produit sert à l’objectif ou un service sert à l’objectif pour lequel il a été fait. C’est un outil extrêmement important parce que c’est un outil pour les industriels et aussi c’est un outil pour les autorités publiques parce que les autorités publiques pour réguler le marché. Pour fabriquer les produits aussi fiables, qui protègent, qui sont sains, et pour le bien-être des consommateurs, on doit avoir recours à des normes qui sont un langage commun de communication.

Les normes ne servent pas seulement à la fabrication des produits ou à éclairer les décisions de gestion dans les entreprises. Elles sont aussi indispensables à l’élaboration d’instruments d’application obligatoires tels que les règlements, les politiques sociales et les politiques économiques. Tout. Or, si les femmes ne veulent pas subir les normes qu’on élabore sans elles, il est primordial qu’elles participent directement aux travaux de normalisation.

Et si on veut écrire les règles du jeu, on doit être présent dans la normalisation pour écrire les règles du jeu. Les femmes doivent le faire, elles ne doivent pas subir le jeu. Elles doivent écrire les règles de ce jeu. Et c’est pour cela qu’il est très important pour les femmes d’intégrer le processus de normalisation. Parce que c’est là qu’on maîtrise le jeu du marché. Les femmes tchadiennes doivent contribuer à la normalisation qui est un outil indispensable pour leur autonomisation.

Comment participer aux travaux au sein des comités nationaux de normalisation ?

L’ATNOR encourage les femmes à intégrer les Comités Techniques de Normalisation. Si une femme est présente dans un Comité Technique, sa voix est entendue. Il faut donc mettre les femmes à table, parce que quand les femmes sont présentes, elles sont présentes, elles contribuent, elles donnent leurs avis et elles participent activement. Et c’est là qu’elles peuvent changer les règles du marché et les règles du jeu en vue d’être autonome financièrement, à avoir du travail, à commencer à lancer des projets, à être présents sur le marché.

Femmes tchadiennes, aimeriez-vous aussi faire entendre vos voix au sein des Comités Technique de Normalisation au Tchad ? Contactez l’ATNOR. Nous saurons vous aiguiller pour donner suite à votre préoccupation sur la normalisation.